Le Winner à l'Elysée :
Le nouveau Président de la République faisant face à la pyramide du Louvre.
Il est beau, il est jeune, il est moderne. Il a le sourire
enjôleur, il a du charme, il a du tact. Voici notre nouveau Président de la
République fraîchement élu et tout juste investi. Les journaux et médias s’emballent pour ce
Justin Trudeau à la française, pour ce jeune Alain Juppé, pour ce continuateur
de l’ancien monde. Le résultat électoral est éclatant – 66% des voix - :
malheur à celui qui oserait le contester, il serait immédiatement traité de
totalitaire, d’antirépublicain ou de fasciste par nos bienpensants.
Mais cette élection illustre un
revirement historique qu’Alain de Benoist avait déjà prédit des mois à l’avance
avant nos grands augures médiatiques : la victoire d’un candidat, non issu
d’un parti politique traditionnel installé depuis longue date. Mais, on en conviendra, la non
appartenance partisane d’Emmanuel Macron n’est ici qu’officielle. Effectivement, tout aura été fait pour
occulter la relation du candidat d’En Marche avec l’exécutif socialiste ;
et à cet effet, rien n’aura été plus
machiavélique, dans les élections de la cinquième République, que celle de
monsieur Start Up. Mais les masques finissent toujours par tomber. Hollande, qui s’est abstenu sagement de ne pas
apporter son soutien à son poulain avant le premier tour, a couru dès le second tour à son secours face
aux menaces populistes et souverainistes.
Quant à Manuel Valls, davantage animé par un carriérisme chevronné que par de
véritables convictions, il n’aura pas
attendu le second, ni même le premier tour pour ce faire. On aurait pu penser
que la connivence était dévoilée au grand jour mais c’était sans compter une providence (peut être divine) qui éclairer les voies vers la magistrature suprême au jeune . La victoire aux primaires d’un Benoît Hamon,
organisé, d’après J.P Chévènement, par le parti socialiste, aura été aussi
catastrophique pour Jean Luc Mélenchon qu’elle a été bénéfique pour le
candidat d’En Marche. François Fillon, principal adversaire au premier
tour de Monsieur Macron, sera victime un putsch médiatico-judiciaire qui détruira une
candidature au programme économique solide mais aussi substantiellement similaire à celui
du jeune énarque. Quant à Marine Le Pen, le débat du second tour, opposant son insuffisance à l'excessive suffisance du futur Président, aura raison du score qu'elle escomptait.
Mais l’émotion des élections passée,
il est temps de réfléchir à cette victoire aussi
triomphante que fumante. Rassemblés autour d’un « projet », les
électeurs d’En Marche ont été attirés autour d’idées qui ne sont neuves qu’en
apparence. Aussi, l’auteur a-t-il été
très frappé de voir des proches de son entourage, aux convictions écologistes
ou de gauche, voter pour un candidat qui n’est rien de moins qu’en faveur de la
reprise des négociations du CETA, du maintien de taux de vente du parc diesel,
ou encore d’une aggravation de la loi El-Khomri. Pourquoi ce paradoxe ? La
forme du candidat, son dynanisme, sa jeunesse, son charme, ne
l’emporteraient-ils pas sur la conviction politique de l’électeur? Pire :
et si Macron, n’était finalement que la quintessence de l’apolitisme de notre
temps ? Celui-ci se définit comme le refus de tout engagement
politique à partir de motivations ou de justifications
diverses. Or, c’est bien de cela dont il s’agissait en l’espèce. L’emploi du
mot « projet » est loin d’être anodin. Issu du vocable managérial, il
traduit là soit-disante absence de marquage politique d’un programme. Le projet
doit être transcendant, il doit rassembler une équipe, aucune justification
politique ne saurait motivée le choix d’un macroniste, seule la raison le
pourrait. Seulement voilà, le projet d’Emmanuel Macron est tout sauf
apolitique. Il constitue la synthèse des choix politiques
réalisés ces trente dernières années depuis le traité de Maastricht :
délégation de souveraineté, rigueur budgétaire, traduction juridique du
différencialisme, ouverture de nos frontières etc. Oui le projet macroniste est une traduction
idéologique, celle d’un centrisme de gauche et de droite installé depuis bien
des années dans le paysage politique français et appuyé par une sociologie
électorale rappelant grandement la lutte des classes.
Le continuel centrisme à son paroxysme.
Edouard Philippe...ou la ligne juppéiste au pouvoir
Emmanuel Macron a toujours tenu
un discours par lequel il entendait dépasser les clivages politiques. C’est la
fameuse formule de l’ouverture contre le repli, des ouverts contre les
renfermés, des mobiles contre les immobiles. Il ne peut y avoir de choix : "there
is no alternative" comme le disait si bien Mme Thatcher. On retrouve ici une caractéristique de
la parole politique contemporaine tendant à neutraliser la couleur politique.
Mais c’est oublié qu’Emmanuel Macron est avant tout l’illustration parfaite
d’un pur centrisme droite/gauche tel qu’il s’est formé depuis ces quarante
dernières années. J’avais écrit sur la fusion idéologique du parti socialiste
des années 1980 avec celle du RPR de Chirac durant ces mêmes années. Tout deux
était pour le même principe, le même axiome : toujours plus d’Europe,
toujours davantage de libre concurrence, toujours encore plus de privatisation.
Et c’est cette fusion idéologique qu’opère le programme d’Emmanuel Macron.
Lisons en quelques passages pour appuyer nos
propos. Au chapitre « Libérer le travail de l’entreprise » on peut lire que le Président veut « réduire le coût du travail » par
la « baisse des cotisations sociales employeurs » - ce qui soit dit
en passant implique un alourdissement des charges fiscales - ou encore que « les horaires effectifs ou
l’organisation du travail seront négociés au plus près du terrain ». Ce passage
annonce la vieille soupe que les Juppé, Sarkozy, Hollande, Fillon, et compagnie, nous ont proposé ces 30 dernières années :
réforme des retraites sous Nicolas Sarkozy, la privatisation de grandes
entreprises nationales comme EDF ou la SNCF sous Chirac, ou encore le fameux
plan Juppé de 1995. Concernant l’Union Européenne, Macron ne propose pas
moins que d’élaborer avec l’Allemagne une « Europe de la défense »
par l’intermédiaire d’un « Fonds européen de la défense », ou encore
la création d’un « budget de la zone euro voté par un Parlement de la zone
euro et exécuté par un ministre de l’Économie ». Notons également qu’il
s’est déclaré publiquement en faveur du CACTA, traité de libre échange entre
l’Union européenne et le Canada dont le processus de négociation et le contenu
contiennent des principes extrêmement similaires à ceux présentés par le
TAFTA (arbitrage privé, minimisation des normes environnementales…). Or,
que représente tout ceci si ce n’est la simple continuité, voir l’aggravation
des politiques européennes initiées par le traité de Maastricht de 1992 ? Approuvé aussi bien par la majorité des socialistes que celle des élus du RPR de l’époque, ce texte a initié l’union monétaire, élargit le
champ des politiques communes, abaisser davantage les frontières, et a même annoncé une éventuelle défense commune sur la base de la
Politique Etrangère et de Sécurité Commune. On voit aujourd’hui ce que cela a
donné mais là n'est pas le sujet de l'article.
Sur ce postulat on comprend que
le marquage idéologie d’Emmanuel Macron constitue simplement ce qui se fait
depuis le traité de Maastricht. Il ne se démarque que sur la forme, par l’image
d’un président enjôleur, d’un papa poussette qui tient la main de sa femme à
n’importe quelle apparition (comme le ferait un gamin de 5 ans avec sa mère),
ou encore d’un enfant de chœur président chantant la marseillaise la main
sur le cœur. Mais sur le fond, notre
tout frais Président n’est rien de moins que le plus gros dénominateur commun
des hommes et femmes politiques du centre droit juppéo/chiraquiste et du centre
gauche rocardo/deloriste. Les alliances à son mouvement des anciens socialistes comme Collomb,
Lefoll, Leguen, El Komhri d’une part, et des anciens Républicains tel que Le
Maire, Apparu, ou encore Edouard Philippe (tout juste nommé Premier ministre)
d’autre part sont très illustrateurs de ce phénomène. La cohérence idéologique
est présente au travers de ce que les uns appelleraient leurs traîtrises,
d’autres leurs ralliements. Les socialistes et les républicains ci-dessus cités
étaient tous respectivement des rocardistes ou des juppéistes dans les années
quatre vint dix et deux milles ; c'est-à-dire, comme Macron, des européistes
de tout poil, des privatistes d’obédience, des sans frontièristes de cœur. La formule de Philippe Seguin retrouve ici encore
ici son sens : la droite et la gauche sont devenus les détaillants
d’un seul et même grossiste, l’Europe.
Philippe Séguin, grand ténor du Non au traité de Maastricht.
Mais il ne faudrait pas croire
qu’Emmanuel Macron n’a aucune idée de cette logique idéologique. La nomination
d’Edouard Philippe comme Premier ministre est l’exemple le plus flagrant de
cette conscience. Ce candidat - cultivé il faut bien l’admettre - a très bien
compris que le clivage droite/gauche est mort depuis maintenant trente ans. Il
prélève pour son gouvernement des socialistes et des républicains qui se
trouvent aujourd’hui dans une même boutique centriste. Il joue de cette manière
depuis sa campagne et continuera ainsi durant tout son mandat. Il fera croire
que ce mode de gouvernement sera l’emblème de ce « départisianisme »
qu’il propose alors qu’il ne fera qu’illustrer un clivage politique enfin dévoilé vingt cinq ans après sa naissance en 1992.
Monsieur Macron souhaitait un nouveau
monde politique, il sera servi : il
obtiendra la cristallisation, tant attendue par bon nombres d’électeurs,
de la division manifeste entre les souverainistes et les mondialistes déjà opérée par
l’avènement de Trump et du Brexit.
Cette organisation politique est
d’ailleurs prise en compte par les médias traditionnels. Il est intéressant de
voir l’incroyable soutien médiatique dont a bénéficié Macron. Usul, chroniqueur
sur Médiapart, a opté pour une thèse selon laquelle ce serait avant tout
Emmanuel Macron qui se serait servi de la caste médiatique plutôt que
l’inverse. Usul se demande « Et si ce que les éditorialistes et la presse
n’osait pas dire c’est que Macron s’était bien servi d’eux ? Le
journaliste poursuit en partant de l’hypothèse que c’est l’audimat qu’aurait
généré Macron, aidé pour cela par son « côté iconoclaste » qui
expliquerait cet attrait des médias pour le jeune énarque. Saisissant cette
chance, ce dernier aurait utilisé cet attrait en prenant soin de ne se
« fâcher avec aucune rédaction ». Il aurait ainsi suffi au candidat
« de comprendre ce que les médias attendait de lui et de le dérouler en
prenant soins de se fâcher avec personne ». Usul ajoute que « la
fascination qu’il a suscité chez les journalistes n’étaient pas forcément
idéologique, elles étaient avant tout éditorial ».
En d’autres termes, les logiques idéologiques
seraient à exclure pour comprendre le soutien massif du monde médiatique au
bénéfice du candidat d’En Marche. Seule la belle et attrayante image du
candidat expliquerait tout ce soutien. C’est à mon sens déjà faire un amalgame
entre la séduction d’Emmanuel Macron à l’égard de ses électeurs et cette même
séduction à l’égard des journalistes ; nous y reviendrons dans la seconde
partie. Non, si Macron ne s’est fâché avec aucune des grandes rédactions
journalistiques c’est pour la simple et bonne raison que celles-ci ont bien
compris qu’il incarnait tout ce qu’elles souhaitent idéologiquement depuis
maintenant 30 ans : l’Union européenne, la mobilité, l’immigration, les
métropoles, le modernisme, le différencialisme et l’individualisme à outrance,
etc.
Le monde médiatique approuve et
suit, par son soutien au jeune poulain, la continuité politique dominante en
vigueur depuis Maastricht. Mes aïeuls se souviendront de la campagne
médiatique frénétique menée en faveur de Maastricht. Ils se remémoreront également
cette même effervescence pour le TCE, c’est à dire la constitutionnalisation de
Maastricht, exprimée à longueur d’ondes et de journées par nos chers pères médiacrates en 2005.
Ceux-ci ont d’ailleurs reçu la monnaie de leur pièce en se voyant opposer par
le peuple français un Non massif exprimé à 54,68 %. Plus tard, cherchant à se
déjouer des ferveurs populaires lassées de ces européïstes de tout bord et
trahit au passage par le traité d’Amsterdam de 2007, les grands médias
trouveront in extremis la poule aux œufs d’or : un beau gosse à la Justin
Trudeau prêt à brader encore plus de souveraineté française au profit de
l’Union Européenne. C’est par une logique idéologique, et non de pure forme
comme le soutien Usul, que des journaux comme le Monde, l’Obs, L’Express, et
autres, se sont fait les chantres du candidat d’En Marche : celui-ci ne
proposait rien de moins que la politique européenne déjà mise en œuvre par les
forces centristes de droite et de gauche qu’ils ont tant soutenu depuis 1992. Arnaud
Leparmentier, chef éditorialiste du Monde, est l’archétype du mépris de la
caste médiatique à l’égard du « Non » exprimé en 2005. Il répondait
ceci à un tweet critiquant la légitimité d’Emmanuel Macron : « Et ça
efface le non de 2005, ce vote, ou on va encore nous ressortir la volonté
populaire bafouée ? ». La messe est dite.
Citation d'Eric de Montgoflier illustrant le phénomène médiatique du candidat.
La lutte des classes inconscientes :
La campagne d’Emmanuel Macron
était faite, à l’instar de toute campagne politique, pour séduire. Mais à cette
différence près que le candidat s’est bien gardé d’utiliser le vocable
politique commun en lui substituant un autre beaucoup plus proche du langage entrepreneurial.
La rédaction - de ce qui n’en reste pas moins un programme - d’un « projet »
est parlante en la matière. Le projet vient tout droit du langage managérial et
traduit le choix du candidat pour une optique très utilitaire de la politique.
Usul a bien cerné cette forme de campagne en parlant d’ « une
colonisation du politique par l’idéologie managériale ». Le temps mis par
le candidat à sortir un programme n’est pas anodin. Il a compris que dans la
France moderne ce n’est plus le fond des idées qui intéressent les potentiels
électeurs, c’est au contraire leur forme, leur manière d’être exprimée.
Emmanuel Macron cherchait à rassembler derrière son projet, à dépasser les
clivages partisans et idéologiques, et à cet égard il a partiellement réussi
même si les grandes logiques électorales exprimées pendant le vote ont démonté
son entreprise.
Revenons-en un instant à certains
de mes proches, écologiste, de gauche, et séduits pourtant par un candidat dont
la logique politique –libération encore plus accrue des frontières, engouement
pour le nucléaire et le diesel… - va à l’encontre de leurs profondes
convictions politiques. On touche ici à un phénomène sociologique et philosophique
qui s’est accrue depuis les années soixante dix : le culte de l’apparence
et de la notoriété. Et c’est de cela dont a profité Emmanuel Macron durant sa
campagne. Les individus occidentaux ne se fient aujourd’hui qu’à l’image de
l’autre, à ce qu’il laisse transparaître de prime abord. Or, rien de plus
séduisant qu’un jeune trentenaire, caricature du gendre idéal, beau gosse en
costard, tout sourire, étant d’accord avec tout le monde par un
« enmêmetempstisme » chevronné, et déclarant comme un de Gaulle
efféminé « parce que je veux être président, je vous ai compris, et je
vous aime ». C’est ce qui peut expliquer, à mon sens, l’engouement porté
pour le candidat de la part d’électeurs dont les convictions n’ont pourtant
rien à voir avec celles contenues dans le projet d’En Marche.
Pour autant ce serait faire fi
des logiques idéologiques et électorales que de raisonner exclusivement sur ce
schéma. Quoi qu’on en dise, l’image et la campagne d’Emmanuel Macron ont
répondu aux attentes d’une sociologie électorale très bien définie. Les
résultats du premier et du second tour on laisser transparaître des électeurs
macronistes métropolisés, mondialisés, et sensibles à l’image multiculturaliste
et « chef de startup » dégagée par le candidat.
Chrispopthe Guilluy, géographe, a une approche très intéressante sur la sociologie
électorale de Monsieur Macron. Face aux questions de Natacha Polony il
répondait que le vote en faveur d’Emmanuel Macron constituait un vote de
classes qui n’ont pas conscience de leur propre appartenance sociale. Le
discours des bourgeois contre les prolétaires a été remplacé par celui des
ouverts contre les fermés à la mondialisation mais le principe reste le même.
Guilluy informe que le vernis social de la bourgeoisie en faveur de
Mélenchon a volé en éclat au second tour et qu’il en a été de même pour le
vernis identitaire de la bourgeoisie en faveur de Fillon : face au grand
revirement d’une politique monétaire, proposée par Marine Le pen - qui aurait
certainement porté atteinte à la valeur de son patrimoines acquis - celle-ci, droite
et gauche confondues, a défendu ses intérêts de classes au détriment des autres
en votant Macron au second tour.
Plus globalement, les métropoles
ont voté pour Macron, et contre, à leurs yeux, un périurbain fermé sur
lui-même, raciste, xénophobe, monoculturaliste etc. J’entendais un jour un
argument : les habitants du périurbain votent pour des candidats qui sont
contre l’immigration et la mondialisation alors qu’ils sont les moins touchés
par ces phénomènes. Il est vrai que l’immigration et les phénomènes de
mondialisation se concentrent aujourd’hui dans les grandes villes. Mais cette
rhétorique est trop simpliste. Elle occulte le fait que bon nombre d’habitants
actuels du périurbain ont joué le jeu de la mondialisation et y ont cru tout
autant que les métropolitains. En effet ces habitants du périurbain ont été
pour une bonne partie des habitants des grandes villes et des métropoles dans
les années 1980/1990 ; et ils ont bien vu ce que cela a donné :
délocalisation, immigration massive dans certains quartiers populaires et son
lot de mauvais facteurs sociaux, d'insécurité croissante des villes, mais surtout
leur propre relégation géographique et sociale. Relégation géographique en ce
que ces habitants ont fuit les banlieues vers un périurbain plus sûr et moins
cher. Relégation sociale puisque cette relégation géographique s’est traduit
par un éloignement des bassins d’emplois de plus en plus concentrés dans les
métropoles.
Christophe Guilluy et ses deux ouvrages à succès.
Vous l’aurez peut être compris au
travers de cet article : Emmanuel Macron sera une nouvelle forme de Président mais constituera, sur le fond, une même offre politique de centrisme qui nous est proposée depuis plus de trente ans. Le candidat ne s’est pas servi unilatéralement des médias. Il y
avait un rapport de réciprocité autre que matérialiste (audimat/argent) dans
cette relation. S'il a pu se servir d’eux c’est avant tout parce qu’il
correspondait pour ces derniers, point par point, au creuset politique et
idéologique qu’ils souhaitent et qu’ils soutiennent depuis plus de 30 ans. Il
faut cependant avoir une approche différente à l’égard des électeurs et faire
une distinction. Les électeurs d’Emmanuel Macron ont avant tout exprimé un vote
de classe, mais un vote de classe inconscient, ou qui ne s’assume pas, en
préférant parler de l’ouverture contre le repli plutôt que de parler de la
bourgeoisie contre le prolétariat. Mais il ne faut pas oublier que d’autres ont
été séduit simplement par l'image, par le dynamisme de façade que proposait le
candidat. Au sujet de ces derniers et pour conclure, on peut suivre en partie
Michel Onfray lorsqu’il déclare, non sans provocation,
que Macron « a séduit tous les incultes…ça fait du monde.».
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